
OFM Edition 156, Article Number: 2
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ABSTRACT
Cet article met en relief l’impact des changements climatiques sur la propagation du VIH en Afrique subsaharienne. Il ne peut y avoir de lutte efficiente contre le VIH sans une résolution durable de la crise climatique. L’une implique l’autre. Il est temps de s’en préoccuper sérieusement, méthodiquement, et ce, bien au-delà des promesses et déclarations incantatoires des décideurs mondiaux.
Les changements climatiques sont l'un des défis les plus urgents auxquels l'humanité en général et l’Afrique subsaharienne sont confrontées. Ils ont un impact négatif sur l'environnement, l'économie, la santé et la sécurité humaine. Les changements climatiques ont des impacts significatifs sur l'Afrique, notamment :
-
Sécheresse
: Les sécheresses sont de plus en plus fréquentes en Afrique, ce qui peut entraîner une diminution de la production alimentaire et une augmentation de la malnutrition. Les régions les plus exposées sont l'Afrique du Nord, l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique du Sud.
Inondations
: Les inondations sont également de plus en plus fréquentes en Afrique, ce qui peut entraîner des pertes de vies humaines, des déplacements de population et des pertes économiques. Les régions les plus exposées sont l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale.
Migration
: Les changements climatiques peuvent entraîner une augmentation de la migration en Afrique, ce qui peut augmenter le risque de transmission du VIH et d'autres maladies. Les migrations peuvent également perturber les programmes de prévention et de traitement du VIH.
Coûts économiques
: Les coûts économiques des changements climatiques en Afrique sont déjà très élevés et devraient continuer à augmenter. Les coûts économiques incluent les pertes de production agricole, les coûts de reconstruction après les catastrophes naturelles et les coûts de santé liés aux maladies liées aux changements climatiques.
Source : https://africacenter.org/fr/spotlight/quelques-effets-changement-climatique-afrique/
Plus singulièrement, les changements climatiques pourraient avoir un grand impact négatif sur l'épidémie de VIH en Afrique. Rappelons rapidement que l'Afrique est le continent le plus touché par le VIH/sida. En 2022, on estime que 25,4 millions de personnes vivaient avec le VIH en Afrique, soit 62 % du total mondial. S’il est vrai que la lutte pour mettre un terme à cette maladie en tant que problème de santé publique est sur la bonne voie, il n’en demeure pas moins que si rien n’est fait pour inverser la courbe des changements climatiques, ceux-ci pourraient exacerber l’épidémie.
Les mécanismes du lien entre les changements climatiques et le VIH
Les changements climatiques peuvent affecter la transmission du VIH de plusieurs façons. En effet, ils peuvent :
-
Provoquer des déplacements de populationÂ
: les conflits armés, les inondations et les sécheresses peuvent entraîner des déplacements de population. Les personnes déplacées sont plus vulnérables au VIH, car elles ont moins accès aux services de santé et sont plus susceptibles d'avoir des comportements à risque, tels que la prostitution et la consommation de drogues injectables. Le cas du Lesotho est à cet égard fort illustratif des défis auxquels est confrontée la lutte contre le VIH à l’époque des changements climatiques. Une importante étude publiée en 2029 dans la revue
Plos Medecine
souligne que la sécheresse dans ce pays « a été associée à une prévalence plus élevée du VIH chez les filles âgées de 15 à 19 ans dans les zones rurales, ainsi qu'à un niveau d'éducation plus faible et à des comportements sexuels plus risqués chez les femmes âgées de 15 à 24 ans vivant en milieu rural ». Les interruptions de traitement dues aux déplacements peuvent entraîner une augmentation de la transmission du VIH et une détérioration de la santé des personnes vivant avec le VIH/sida.
Rendre les IST plus fréquentes
 : les changements climatiques peuvent entraîner une augmentation de la transmission des infections sexuellement transmissibles (IST), notamment de la gonorrhée, de la syphilis et de la chlamydia. En effet, les IST peuvent endommager les muqueuses, ce qui rend plus facile l'entrée du virus dans le corps. Marshall Burke, professeur au département de la science du système Terre à Stanford (États-Unis) « attribue par exemple 11 % des contaminations au VIH en Afrique subsaharienne à des épisodes pluviométriques intenses ou des sécheresses sévères dans les régions rurales où sévit l'épidémie. Ces nouvelles infections peuvent être la conséquence de l'augmentation du recours au sexe tarifé dans les populations déplacées ».
-
Réduire l'efficacité des programmes de lutte contre le VIH
: les changements climatiques peuvent perturber la chaîne d’approvisionnement (infrastructures de transport, réseaux de distribution, etc.) en médicaments et les services de santé, retardant ou rendant plus difficile l'accès aux tests de dépistage du VIH, aux traitements antirétroviraux et aux soins de support. Cette perturbation peut surtout conduire à des interruptions de traitement et une diminution de l’observance. De plus, les changements climatiques peuvent affecter les ressources naturelles, ce qui peut entraîner une diminution de l'accès à l'eau potable et à la nourriture, ce qui peut affecter la santé des personnes vivant avec le VIH.
-
Augmenter le coût de la lutte contre le VIH
: la réduction de l'efficacité des programmes de lutte contre le VIH susmentionnée peut entraîner une augmentation du nombre de nouvelles infections par le VIH, ce qui peut augmenter le coût de la lutte contre le VIH, car elles nécessiteraient des investissements supplémentaires dans les programmes de prévention et de traitement. Les changements climatiques peuvent également entraîner des dépenses supplémentaires pour les interventions d'urgence, telles que les soins médicaux pour les personnes déplacées et les victimes de catastrophes naturelles.
Source : https://link.springer.com/article/10.1007/s10461-020-03155-y
Le
Rapport 2023 sur les résultats
du Fonds mondial aborde dans le même sens en soulignant que « Le changement climatique a déjà des répercussions sur l’épidémiologie des maladies infectieuses ». Plus largement, le rapport indique « Dans de nombreux pays où le Fonds mondial investit, recouvrer la trajectoire de la lutte contre les trois maladies a été rendu encore plus difficile en raison d’une combinaison de crises interconnectées et qui s’entrechoquent, en plus du COVID-19. Le changement climatique, les conflits et l’endettement en sont des exemples, au même titre que l’érosion alarmante des droits humains et les iniquités qui s’accentuent au sein des pays et entre les pays. ».
Des solutions pour lutter contre les changements climatiques et le VIH
Il est important de prendre des mesures pour lutter contre les changements climatiques et le VIH. Ces mesures comprennent entre autres :
-
Réduire les émissions de gaz à effet de serre
 : la réduction des émissions de gaz à effet de serre est essentielle pour lutter contre les changements climatiques. C’est à cette condition qu’il sera possible de limiter la sécheresse, les inondations, les cyclones, des conflits, etc. qui entrainement les déplacements des populations et entraînent des perturbations dramatiques dans la délivrance des service de santé.
Réduire les inégalités sociales
. Il y a un lien étroit entre les inégalités sociales et la vulnérabilité environnementales et sanitaires. Autrement dire, réduire les inégalités sociales constitue une excellente voie vers une réduction des risques climatiques et les conséquences sanitaires y afférentes. Lire à cet égard, cet article de Christian Djoko sur le sujet.
Renforcer la résilience des communautés
 : il est également important de renforcer la résilience des communautés aux changements climatiques. Cela peut être fait en soutenant le développement économique, en promouvant l'éducation et en améliorant l'accès aux services de santé.
Des initiatives en Afrique
Il existe plusieurs programmes mis en place pour lutter contre les effets conjoints du VIH/sida et des changements climatiques en Afrique. Voici quelques exemples :
-
Renforcement de la capacité des partenaires
: Le Programme des Nations Unies pour le développement et le Fonds des Nations Unies pour la population ont travaillé à renforcer la capacité des partenaires à concevoir et à appliquer des mesures concernant les changements climatiques. Cela inclut la formation et le renforcement des capacités pour la planification et la mise en œuvre de programmes de lutte contre le VIH/sida et les changements climatiques.
Sensibilisation
: Les Nations Unies ont travaillé à sensibiliser les populations aux liens entre le VIH/sida et les changements climatiques. Cela inclut la diffusion d'informations sur les risques et les impacts des changements climatiques sur la propagation du VIH/sida, ainsi que sur les mesures à prendre pour réduire ces risques.
Financement
: Les Nations Unies ont travaillé à mobiliser des financements pour la lutte contre le VIH/sida et les changements climatiques. Cela inclut la mobilisation de fonds pour la recherche, la prévention et le traitement du VIH/sida, ainsi que pour l'adaptation aux changements climatiques.
Collaboration
: Les Nations Unies ont travaillé à renforcer la collaboration entre les différents secteurs pour lutter contre le VIH/sida et les changements climatiques. Cela inclut la collaboration entre les secteurs de la santé, de l'environnement et du développement pour élaborer des stratégies intégrées de lutte contre ces problèmes.
Ces initiatives fort intéressantes restent cependant fort limitées devant l’ampleur de la tempête qui s’annonce. Les impacts sanitaires du changement climatique couvrent tous les champs de la santé publique. Pourtant, ils sont encore peu pris en compte dans les politiques d’adaptation au changement climatique. Les indicateurs pour faciliter la prise en compte de la santé publique dans les politiques d'adaptation au changement climatique sont quasi inexistants.
Le premier Sommet africain sur le climat, qui s'est tenu à Nairobi, au Kenya, du 4 au 6 septembre 2023, a été un événement important pour la communauté africaine. Le sommet a réuni des dirigeants de 54 pays africains, des représentants de la société civile et des organisations internationales pour discuter des défis et des opportunités liés au changement climatique. Le sommet a adopté une déclaration finale dans laquelle l’unique occurrence du mot « santé » se trouve dans le Préambule (point 6). Quand on connait les effets annoncés de la crise climatique sur la santé, on ne peut qu’être étonné, voire scandalisé par le peu de considération accordée à la santé dans ce document final.
Insistons pour dire que les effets du changement climatique sur la santé seront principalement déterminés par la vulnérabilité des populations, leur résilience face au rythme actuel du changement climatique et l’ampleur et le rythme de l’adaptation. Les personnes déplacées peuvent être confrontées à des conditions de vie précaires qui augmentent leur vulnérabilité à ces maladies. Il est donc essentiel de renforcer les programmes de prévention et de traitement pour réduire la prévalence du VIH dans un contexte spécifique de changements climatiques.
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Sécheresse
: Les sécheresses sont de plus en plus fréquentes en Afrique, ce qui peut entraîner une diminution de la production alimentaire et une augmentation de la malnutrition. Les régions les plus exposées sont l'Afrique du Nord, l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique du Sud.
Inondations
: Les inondations sont également de plus en plus fréquentes en Afrique, ce qui peut entraîner des pertes de vies humaines, des déplacements de population et des pertes économiques. Les régions les plus exposées sont l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale.
Migration
: Les changements climatiques peuvent entraîner une augmentation de la migration en Afrique, ce qui peut augmenter le risque de transmission du VIH et d'autres maladies. Les migrations peuvent également perturber les programmes de prévention et de traitement du VIH.
Coûts économiques
: Les coûts économiques des changements climatiques en Afrique sont déjà très élevés et devraient continuer à augmenter. Les coûts économiques incluent les pertes de production agricole, les coûts de reconstruction après les catastrophes naturelles et les coûts de santé liés aux maladies liées aux changements climatiques.

Source : https://africacenter.org/fr/spotlight/quelques-effets-changement-climatique-afrique/
Plus singulièrement, les changements climatiques pourraient avoir un grand impact négatif sur l'épidémie de VIH en Afrique. Rappelons rapidement que l'Afrique est le continent le plus touché par le VIH/sida. En 2022, on estime que 25,4 millions de personnes vivaient avec le VIH en Afrique, soit 62 % du total mondial. S’il est vrai que la lutte pour mettre un terme à cette maladie en tant que problème de santé publique est sur la bonne voie, il n’en demeure pas moins que si rien n’est fait pour inverser la courbe des changements climatiques, ceux-ci pourraient exacerber l’épidémie.
Les mécanismes du lien entre les changements climatiques et le VIH
Les changements climatiques peuvent affecter la transmission du VIH de plusieurs façons. En effet, ils peuvent :
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Provoquer des déplacements de populationÂ
: les conflits armés, les inondations et les sécheresses peuvent entraîner des déplacements de population. Les personnes déplacées sont plus vulnérables au VIH, car elles ont moins accès aux services de santé et sont plus susceptibles d'avoir des comportements à risque, tels que la prostitution et la consommation de drogues injectables. Le cas du Lesotho est à cet égard fort illustratif des défis auxquels est confrontée la lutte contre le VIH à l’époque des changements climatiques. Une importante étude publiée en 2029 dans la revue
Plos Medecine
souligne que la sécheresse dans ce pays « a été associée à une prévalence plus élevée du VIH chez les filles âgées de 15 à 19 ans dans les zones rurales, ainsi qu'à un niveau d'éducation plus faible et à des comportements sexuels plus risqués chez les femmes âgées de 15 à 24 ans vivant en milieu rural ». Les interruptions de traitement dues aux déplacements peuvent entraîner une augmentation de la transmission du VIH et une détérioration de la santé des personnes vivant avec le VIH/sida.
Rendre les IST plus fréquentes
 : les changements climatiques peuvent entraîner une augmentation de la transmission des infections sexuellement transmissibles (IST), notamment de la gonorrhée, de la syphilis et de la chlamydia. En effet, les IST peuvent endommager les muqueuses, ce qui rend plus facile l'entrée du virus dans le corps. Marshall Burke, professeur au département de la science du système Terre à Stanford (États-Unis) « attribue par exemple 11 % des contaminations au VIH en Afrique subsaharienne à des épisodes pluviométriques intenses ou des sécheresses sévères dans les régions rurales où sévit l'épidémie. Ces nouvelles infections peuvent être la conséquence de l'augmentation du recours au sexe tarifé dans les populations déplacées ».
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Réduire l'efficacité des programmes de lutte contre le VIH
: les changements climatiques peuvent perturber la chaîne d’approvisionnement (infrastructures de transport, réseaux de distribution, etc.) en médicaments et les services de santé, retardant ou rendant plus difficile l'accès aux tests de dépistage du VIH, aux traitements antirétroviraux et aux soins de support. Cette perturbation peut surtout conduire à des interruptions de traitement et une diminution de l’observance. De plus, les changements climatiques peuvent affecter les ressources naturelles, ce qui peut entraîner une diminution de l'accès à l'eau potable et à la nourriture, ce qui peut affecter la santé des personnes vivant avec le VIH.
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Augmenter le coût de la lutte contre le VIH
: la réduction de l'efficacité des programmes de lutte contre le VIH susmentionnée peut entraîner une augmentation du nombre de nouvelles infections par le VIH, ce qui peut augmenter le coût de la lutte contre le VIH, car elles nécessiteraient des investissements supplémentaires dans les programmes de prévention et de traitement. Les changements climatiques peuvent également entraîner des dépenses supplémentaires pour les interventions d'urgence, telles que les soins médicaux pour les personnes déplacées et les victimes de catastrophes naturelles.

Source : https://link.springer.com/article/10.1007/s10461-020-03155-y
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Rapport 2023 sur les résultats
du Fonds mondial aborde dans le même sens en soulignant que « Le changement climatique a déjà des répercussions sur l’épidémiologie des maladies infectieuses ». Plus largement, le rapport indique « Dans de nombreux pays où le Fonds mondial investit, recouvrer la trajectoire de la lutte contre les trois maladies a été rendu encore plus difficile en raison d’une combinaison de crises interconnectées et qui s’entrechoquent, en plus du COVID-19. Le changement climatique, les conflits et l’endettement en sont des exemples, au même titre que l’érosion alarmante des droits humains et les iniquités qui s’accentuent au sein des pays et entre les pays. ».
Des solutions pour lutter contre les changements climatiques et le VIH
Il est important de prendre des mesures pour lutter contre les changements climatiques et le VIH. Ces mesures comprennent entre autres :
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Réduire les émissions de gaz à effet de serre
 : la réduction des émissions de gaz à effet de serre est essentielle pour lutter contre les changements climatiques. C’est à cette condition qu’il sera possible de limiter la sécheresse, les inondations, les cyclones, des conflits, etc. qui entrainement les déplacements des populations et entraînent des perturbations dramatiques dans la délivrance des service de santé.
Réduire les inégalités sociales
. Il y a un lien étroit entre les inégalités sociales et la vulnérabilité environnementales et sanitaires. Autrement dire, réduire les inégalités sociales constitue une excellente voie vers une réduction des risques climatiques et les conséquences sanitaires y afférentes. Lire à cet égard, cet article de Christian Djoko sur le sujet.
Renforcer la résilience des communautés
 : il est également important de renforcer la résilience des communautés aux changements climatiques. Cela peut être fait en soutenant le développement économique, en promouvant l'éducation et en améliorant l'accès aux services de santé.
Des initiatives en Afrique
Il existe plusieurs programmes mis en place pour lutter contre les effets conjoints du VIH/sida et des changements climatiques en Afrique. Voici quelques exemples :
-
Renforcement de la capacité des partenaires
: Le Programme des Nations Unies pour le développement et le Fonds des Nations Unies pour la population ont travaillé à renforcer la capacité des partenaires à concevoir et à appliquer des mesures concernant les changements climatiques. Cela inclut la formation et le renforcement des capacités pour la planification et la mise en œuvre de programmes de lutte contre le VIH/sida et les changements climatiques.
Sensibilisation
: Les Nations Unies ont travaillé à sensibiliser les populations aux liens entre le VIH/sida et les changements climatiques. Cela inclut la diffusion d'informations sur les risques et les impacts des changements climatiques sur la propagation du VIH/sida, ainsi que sur les mesures à prendre pour réduire ces risques.
Financement
: Les Nations Unies ont travaillé à mobiliser des financements pour la lutte contre le VIH/sida et les changements climatiques. Cela inclut la mobilisation de fonds pour la recherche, la prévention et le traitement du VIH/sida, ainsi que pour l'adaptation aux changements climatiques.
Collaboration
: Les Nations Unies ont travaillé à renforcer la collaboration entre les différents secteurs pour lutter contre le VIH/sida et les changements climatiques. Cela inclut la collaboration entre les secteurs de la santé, de l'environnement et du développement pour élaborer des stratégies intégrées de lutte contre ces problèmes.
Ces initiatives fort intéressantes restent cependant fort limitées devant l’ampleur de la tempête qui s’annonce. Les impacts sanitaires du changement climatique couvrent tous les champs de la santé publique. Pourtant, ils sont encore peu pris en compte dans les politiques d’adaptation au changement climatique. Les indicateurs pour faciliter la prise en compte de la santé publique dans les politiques d'adaptation au changement climatique sont quasi inexistants.
Le premier Sommet africain sur le climat, qui s'est tenu à Nairobi, au Kenya, du 4 au 6 septembre 2023, a été un événement important pour la communauté africaine. Le sommet a réuni des dirigeants de 54 pays africains, des représentants de la société civile et des organisations internationales pour discuter des défis et des opportunités liés au changement climatique. Le sommet a adopté une déclaration finale dans laquelle l’unique occurrence du mot « santé » se trouve dans le Préambule (point 6). Quand on connait les effets annoncés de la crise climatique sur la santé, on ne peut qu’être étonné, voire scandalisé par le peu de considération accordée à la santé dans ce document final.
Insistons pour dire que les effets du changement climatique sur la santé seront principalement déterminés par la vulnérabilité des populations, leur résilience face au rythme actuel du changement climatique et l’ampleur et le rythme de l’adaptation. Les personnes déplacées peuvent être confrontées à des conditions de vie précaires qui augmentent leur vulnérabilité à ces maladies. Il est donc essentiel de renforcer les programmes de prévention et de traitement pour réduire la prévalence du VIH dans un contexte spécifique de changements climatiques.