
OFM Edition 171, Article Number: 6
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ABSTRACT
L'Organisation mondiale de la santĂ© (OMS) a publiĂ© le Rapport de situation 2024 sur le Plan d'action mondial pour une vie saine et un bien-ĂȘtre pour tous, qui avait Ă©tĂ© lancĂ© en septembre 2019 lors de l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations Unies. Ce rapport prĂ©sente la collaboration entre l'OMS et d'autres agences mondiales et institutions de santĂ© qui se sont rĂ©unies avec un large engagement pour mettre en Ćuvre le Plan d'action mondial. Le rapport fait spĂ©cifiquement rĂ©fĂ©rence Ă l'impact de l'alignement des pays sur ce plan. Cet article prĂ©sente quelques-uns des points importants du rapport et ne le couvre pas dans son intĂ©gralitĂ©.
Ă l'approche de la 77e AssemblĂ©e mondiale de la santĂ©, l'Organisation mondiale de la santĂ© (OMS) a publiĂ© le rapport de situation 2024 en mettant l'accent sur « l'alignement pour l'impact sur les pays » vis-Ă -vis du plan d'action mondial pour une vie saine et le bien-ĂȘtre pour tous (plan d'action mondial pour lâODD3).
Vue d'ensemble
Le plan d'action mondial pour lâODD3 est un ensemble d'engagements (Figure 1) pris par 13 agences internationales (Figure 2) qui ont une prĂ©sence significative dans les domaines de la santĂ©, du dĂ©veloppement et de l'action humanitaire Ă travers le monde. Elles se sont rĂ©unies avec l'OMS pour aider les pays Ă progresser sur les cibles liĂ©es Ă la santĂ© dans le cadre des objectifs de dĂ©veloppement durable (ODD) grĂące Ă une collaboration plus Ă©troite.
Figure 1 : Engagements du plan d'action mondial pour lâODD3
Figure 2 : les Agences du plan d'action mondial pour lâODD3
Gavi, l'Alliance du vaccin ; Mécanisme de financement mondial pour les femmes, les enfants et les adolescents (GFF) ; Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial) ; Organisation internationale du travail (OIT) ; Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) ; Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ; Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) ; Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) ; Unitaid ; Entité des Nations unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes (ONU Femmes) ; Groupe de la Banque mondiale ; Programme alimentaire mondial (PAM) ; et Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les bureaux rĂ©gionaux de l'OMS couvrent 69 pays (figure 3) qui utilisent l'approche du plan d'action mondial pour lâODD3, Ă savoir l'Afrique (AFRO), les AmĂ©riques (AMRO), l'Asie du Sud-Est (SEARO), l'Europe (EURO), la MĂ©diterranĂ©e orientale (EMRO) et le Pacifique occidental (WPRO). Europe (EURO), MĂ©diterranĂ©e orientale (EMRO) et Pacifique occidental (WPRO).
Figure 3 : Utilisation du plan d'action mondial pour lâODD3 dans les pays regroupĂ©s selon les bureaux rĂ©gionaux de l'OMS
Le plan d'action mondial pour lâODD3 couvre des domaines thĂ©matiques pour lesquels les agences apportent un soutien conjoint aux pays. Ces domaines thĂ©matiques, dans lesquels l'Ă©galitĂ© des sexes est une question transversale, sont essentiels pour atteindre les ODD liĂ©s Ă la santĂ© (figure 4).
Figure 4
Dans les sections suivantes, nous nous attarderons sur certains points importants du rapport.
Accélérer les soins de santé primaires
Contribuer davantage aux soins de santé primaires (SSP) en renforçant efficacement les systÚmes de santé, avec une prestation intégrée de services alignés sur un plan national - l'Agenda de Lusaka.
L'approche de l'accĂ©lĂ©rateur de soins de santĂ© primaires comporte trois volets : la reconnaissance des soins primaires et des fonctions publiques essentielles comme Ă©tant au cĆur des services de santĂ© intĂ©grĂ©s ; des politiques et des actions multisectorielles ; et la reconnaissance du pouvoir des personnes et des communautĂ©s. L'approche de l'accĂ©lĂ©rateur de soins de santĂ© primaires a pour but de soutenir les pays qui doivent dĂ©velopper et fournir un ensemble complet de services de santĂ© essentiels par le biais de cette approche, l'objectif final Ă©tant d'offrir des soins de santĂ© universels Ă tous. Il convient de noter qu'avant l'approche de l'accĂ©lĂ©rateur de soins de santĂ© primaires, il n'existait aucune autre plateforme de coordination inter-agences pour les soins de santĂ© primaires. Si l'initiative a bien fonctionnĂ© dans les 20 pays qui l'utilisent, c'est avant tout parce qu'elle a bĂ©nĂ©ficiĂ© d'une « bonne traction », selon le rapport des agences et des partenaires de dĂ©veloppement, les partenaires se rĂ©unissant tous les mois au cours des quatre premiĂšres annĂ©es de l'initiative.
La plateforme ne sert pas seulement à la coordination inter-agences, elle fait aussi beaucoup plus : elle fournit des mécanismes pour l'apprentissage par l'expérience entre les pays, par exemple, les leçons tirées des réseaux de soins primaires au Kenya au niveau sous-national ont été partagées avec le ministÚre de la santé du Malawi. Il s'attaque également aux défis et identifie les possibilités d'avoir un impact durable sur les pays. Cela s'est fait par le biais de dialogues nationaux (figure 5) sur des domaines thématiques spécifiques adaptés aux besoins particuliers de chaque pays, ainsi que de discussions thématiques distinctes sur le renforcement des systÚmes de santé (financement et mécanismes de suivi et d'évaluation ; intégration des efforts de réponse au COVID-19 aux initiatives existantes en matiÚre de soins de santé primaires ; et eau, assainissement et hygiÚne (WASH) dans les établissements de santé).
Figure 5
2023 Dialogues nationaux pour l'amélioration des soins de santé primaires
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Nigeria : financement, main-d'Ćuvre, qualitĂ© et engagement communautaire.
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Tadjikistan : gouvernance, personnel, modĂšles de soins et financement.
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Kenya : systÚmes d'information, de suivi et d'évaluation (S&E) et de paiement pour renforcer l'infrastructure des soins de santé primaires.
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Somalie : modĂšles de soins, partenariat et main-d'Ćuvre.
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Afghanistan : financement, qualité, engagement communautaire et modÚles de soins.
Le plan d'action mondial pour lâODD3 comprend dĂ©sormais Ă©galement des Ă©lĂ©ments de l'initiative « Chaque femme, chaque enfant » (EWEC) dans les soins de santĂ© primaires, ce qui permettra une intĂ©gration plus cohĂ©rente de la santĂ© et des droits sexuels et gĂ©nĂ©siques et de la santĂ© des femmes, des nouveau-nĂ©s et des adolescents dans les soins de santĂ© primaires. Cette extension est la bienvenue Ă©tant donnĂ© les critiques selon lesquelles la santĂ© et les droits sexuels et gĂ©nĂ©siques sont souvent nĂ©gligĂ©s au profit de la santĂ© des femmes, des nouveau-nĂ©s et des adolescents.
Le succÚs de l'accélérateur de soins de santé primaires souligne à quel point il est important non seulement d'avoir un engagement commun pour atteindre les objectifs, mais aussi de façonner un consensus sur la maniÚre de procéder en s'engageant constamment avec les pays pour leur permettre de déterminer leurs priorités dans un cadre global.
Opérationnaliser l'engagement
Les meilleures pratiques en matiĂšre de collaborations spĂ©cifiques Ă un pays comprennent des principes clairs pour l'alignement des partenaires, l'utilisation d'un accord formel ou d'un cadre opĂ©rationnel entre le gouvernement et les partenaires de dĂ©veloppement pour l'aide au dĂ©veloppement, l'existence d'un plan stratĂ©gique pour le secteur de la santĂ© autour duquel les partenaires peuvent aligner leur soutien aux pays, la garantie de l'alignement sur les paquets de soins essentiels qui font partie des plans nationaux ; utiliser les mĂ©canismes nationaux de coordination de la santĂ© existants ; effectuer une planification et une programmation conjointes (Belize, Ăthiopie, Malawi, Maldives) ; utiliser un financement commun des donateurs ou un financement pour soutenir un plan national convenu (CĂŽte d'Ivoire, Ăthiopie, Honduras) ; et Ă©tablir des relations de respect mutuel entre les partenaires de dĂ©veloppement et entre les partenaires de dĂ©veloppement et les gouvernements nationaux.
Parmi les collaborations réussies, citons le renforcement des cadres institutionnels par la mise en place d'un mécanisme de coordination du secteur de la santé (CÎte d'Ivoire) ; le rÎle du ministÚre de la santé pour assurer un certain niveau de coordination du soutien reçu (Jamaïque) ; la mise en place d'une équipe nationale chargée de l'ODD 3 (Jordanie) ; l'utilisation d'un mécanisme de coordination entre le ministÚre de la santé et les partenaires, avec des réunions réguliÚres et des groupes de travail techniques thématiques (Mozambique) - la coordination par le biais de groupes de travail techniques pour aligner le soutien des partenaires (Sierra Leone). L'exemple de Madagascar (voir ci-dessous) montre comment la relance du mécanisme de coordination des systÚmes de santé nationaux, avec un soutien financier et des mandats clairs pour les comités, peut accélérer les progrÚs vers la réalisation des objectifs des ODD.
Ătude de cas de Madagascar
ProblÚme identifié
: Le ministĂšre de la SantĂ© de Madagascar a soulignĂ© la complexitĂ© de l'alignement des activitĂ©s de ses partenaires techniques et financiers, qui comprennent les partenaires du plan d'action mondial pour lâODD3 (UNFPA, UNICEF, Banque mondiale, Fonds mondial, Gavi et OMS), sur les prioritĂ©s du gouvernement en matiĂšre de soins de santĂ©.
Engagement
: Sur la base des rĂ©sultats de l'enquĂȘte, l'OMS a entamĂ© des discussions informelles avec les principaux partenaires techniques et financiers afin de revitaliser la plateforme de coordination stratĂ©gique du secteur de la santĂ©.
Soutien financier
: D'ici 2023, le financement catalytique du SecrĂ©tariat du plan d'action mondial pour lâODD3 a Ă©galement fourni un soutien financier essentiel (20 000 USD en 2022 et 50 000 USD en 2023) pour renforcer les mĂ©canismes de coordination et faire avancer les travaux sur les domaines techniques prioritaires dirigĂ©s par le ministĂšre de la santĂ©.
Définition des priorités nationales
: En mars 2023, le ministÚre de la santé et les partenaires techniques et financiers ont tenu une réunion de coordination pour discuter de la définition et de l'alignement des priorités en matiÚre de santé. Ces priorités comprenaient l'accélération de la lutte contre les maladies tropicales négligées, la lutte contre le VIH en mettant l'accent sur les consommateurs de drogues injectables, ainsi que la réduction de la mortalité maternelle grùce à l'amélioration des soins d'urgence. Les comités facilitent la planification stratégique collaborative et promeuvent une meilleure coopération entre les parties prenantes au sein du secteur national de la santé.
Les grandes espérances ?
Le rapport d'Ă©tape 2024 sur le Plan d'action mondial pour des vies saines et le bien-ĂȘtre pour tous souligne que la collaboration au sein de l'Ă©cosystĂšme de la santĂ© exige que les organes directeurs des agences ainsi que d'autres mĂ©canismes de responsabilisation s'engagent Ă investir dans les ressources humaines et financiĂšres, mais les « contraintes en matiĂšre de ressources » et les mandats fondamentaux des entitĂ©s respectives font qu'il s'agit d'un pont trop Ă©loignĂ©. Cela rend Ă©galement plus difficile la nĂ©cessitĂ© d'aller au-delĂ des attentes minimales et de forger des collaborations plus profondes. Comme le soulignent les rĂ©flexions de certains co-responsables mentionnĂ©s dans le rapport, ce sont les chantiers dĂ©jĂ financĂ©s et opĂ©rationnels qui ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d'une valeur ajoutĂ©e en faisant partie du plan d'action mondial pour lâODD3. L'accĂ©lĂ©rateur du financement durable de la santĂ© en est un exemple : Gavi, le MĂ©canisme de financement mondial et le Fonds mondial, qui avaient collaborĂ© Ă une initiative 4G, la codirigent avec l'aide de l'OMS. Toutefois, d'autres problĂšmes se posent pour que les collaborations fonctionnent rĂ©ellement sur le plan opĂ©rationnel. Par exemple, l'accĂ©lĂ©rateur pour la recherche et le dĂ©veloppement, l'innovation et l'accĂšs n'a pas eu une seule rĂ©union en 2023. Il est donc difficile de savoir si les agences, qui ont dĂ©jĂ des collaborations bilatĂ©rales et autres, feront du plan d'action mondial pour lâODD3 ce que le rapport appelle leur « premier port d'appel » pour une telle collaboration.
Il n'est donc pas surprenant que l'Agenda de Lusaka soit Ă nouveau considĂ©rĂ© comme le radeau de sauvetage qui permettra d'adoucir les eaux agitĂ©es et de faire progresser les nouvelles approches en matiĂšre de collaboration, d'alignement et de responsabilitĂ©. Et l'on espĂšre que les conseils d'administration contribueront Ă le faire naviguer. Mais le fait que, de maniĂšre rĂ©pĂ©tĂ©e, ce sont les agences mondiales qui dĂ©bloquent des fonds catalytiques pour garantir la consultation des communautĂ©s souligne que, malgrĂ© l'Agenda de Lusaka et l'engagement du Plan d'action mondial pour lâODD3 en faveur d'une approche « ascendante », celle-ci est en rĂ©alitĂ© limitĂ©e au seul niveau gouvernemental. Le processus ascendant de prise de dĂ©cision en tant que prioritĂ© ou d'investissement pour le rendre plus inclusif Ă tous Ă©gards n'est pas ce qui engage le plus les gouvernements. Il est souvent considĂ©rĂ© comme une activitĂ© programmatique juste avant une consultation nationale, si tant est qu'il y en ait une, plutĂŽt que comme un dialogue continu. Outre les initiatives communautaires, le financement catalytique soutient Ă©galement d'autres aspects essentiels Ă la mise en Ćuvre, tels que l'Ă©galitĂ© entre les hommes et les femmes. Par exemple, le rapport prĂ©sente une Ă©tude de cas sur la formation Ă la violence fondĂ©e sur le genre (voir ci-dessous) et le financement de comitĂ©s intersectoriels, entre autres initiatives, au Costa Rica.
Mais à long terme, pour que ces interventions soient durables, il incombe également à la gouvernance du pays, au niveau local, provincial et national, de consacrer des ressources nationales à ces interventions plutÎt que de dépendre des donateurs.
Réinventer la roue ?
Il existe un modĂšle de collaboration qui ne reçoit pas l'attention qu'il mĂ©rite. La MĂ©diterranĂ©e orientale est la seule rĂ©gion dont la collaboration internationale multi-agences et multi-sectorielle peut servir d'exemple Ă d'autres. Il s'agit de l'Alliance rĂ©gionale pour la santĂ©, qui comprend les bureaux de pas moins de 17 agences des Nations unies (figure 6), dont son hĂŽte, le bureau rĂ©gional de l'OMS pour la rĂ©gion de la MĂ©diterranĂ©e orientale (EMRO). L'alliance formĂ©e en 2020 comprend les sept mĂȘmes groupes d'accĂ©lĂ©ration qui font partie du Plan d'action mondial pour lâODD3, avec un groupe consultatif sur le genre, auquel ont Ă©tĂ© ajoutĂ©es d'autres organisations travaillant dans la rĂ©gion dans le domaine de la santĂ© pour atteindre les cibles des ODD. Ces agences/organisations comprennent celles qui sont impliquĂ©es dans les interventions d'urgence, les migrations et les rĂ©fugiĂ©s, Ă©tant donnĂ© que prĂšs de la moitiĂ© des habitants de la rĂ©gion doivent vivre avec des menaces environnementales et des catastrophes naturelles et dans des pays en proie Ă des conflits de longue durĂ©e.
Figure 6
L'alliance régionale pour la santé
L'Alliance régionale pour la santé est hébergée par l'OMS pour la Méditerranée orientale et comprend les bureaux régionaux de l'OMS :
Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Organisation internationale pour les migrations (OIM), Union internationale des télécommunications (UIT), Banque mondiale, Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Fonds des Nations unies pour les activités en matiÚre de population (FNUAP), Programme des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Fonds international d'urgence pour les enfants (UNICEF), Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (UNOCHA), Bureau des Nations unies pour les services d'appui aux projets (UNOP), Entité des Nations unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes (ONU Femmes), Programme alimentaire mondial (PAM).
Les pays de la région de la Méditerranée orientale s'étendent sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, et comprennent des pays largement considérés comme englués dans la pauvreté et/ou les pratiques régressives, et/ou pratiquant une religion à peine tolérée dans le reste du monde. C'est pourtant dans cette zone que l'Alliance régionale pour la santé est opérationnelle, la seule de ce type parmi les régions couvertes par les bureaux régionaux de l'OMS. Si l'on considÚre que la migration est une constante, que les catastrophes provoquées par le changement climatique et le nombre de réfugiés auxquels la région est confrontée sont également des préoccupations mondiales, et que l'égalité entre les hommes et les femmes est une préoccupation urgente, il serait instructif d'étudier ce modÚle d'alliance fonctionnelle, multisectorielle et multi-agences qui s'attaque aux polycrises auxquelles le monde est confronté aujourd'hui.
Montrer que c'est possible ! - le savoir indigÚne comme outil de données
Si le manque de reconnaissance des systĂšmes de savoirs autochtones a suscitĂ© des remous dans divers forums tels que la rĂ©union rĂ©gionale du Sommet mondial de la santĂ© pour l'Asie-Pacifique - les peuples autochtones Ă l'honneur - et l'Ă©vĂ©nement parallĂšle de l'AssemblĂ©e mondiale de la santĂ© (77th ) sur l'autonomisation des communautĂ©s, le processus du plan d'action mondial pour lâODD3 en Colombie a fait bouger les choses. En Colombie, le financement catalytique du bureau de pays de l'OMS a Ă©tĂ© orientĂ© vers la promotion du dialogue communautaire sur la maniĂšre d'inclure les coutumes ancestrales des autochtones en matiĂšre d'accouchement dans les cadres rĂ©glementaires et le systĂšme de santĂ© national. La collaboration a Ă©galement permis d'amĂ©liorer le suivi, l'Ă©valuation et la production de donnĂ©es pour suivre les progrĂšs des ODD par le biais d'un systĂšme d'information sanitaire, ce qui signifie que les coutumes sont reconnues comme des outils de collecte de donnĂ©es, gĂ©nĂ©rant des preuves, un rĂ©cit si cher au discours sur la santĂ© mondiale. Cependant, une fois de plus, cette initiative a Ă©tĂ© lancĂ©e grĂące Ă un financement catalytique.
Conclusion
La dĂ©pendance Ă l'Ă©gard du financement catalytique pour de nombreuses innovations et services essentiels soulĂšve la question de savoir si, d'une maniĂšre ou d'une autre, l'ensemble de l'optique de ce que l'on appelle souvent « l'enveloppe de financement » ne doit pas ĂȘtre retournĂ©e. Cette question a Ă©galement Ă©tĂ© soulevĂ©e lors de l'examen de la stratĂ©gie du Fonds mondial. Il est Ă©galement amusant de constater que "l'avantage significatif de la co-conception (ou de la co-prĂ©paration) des projets avec les gouvernements partenaires dĂšs le dĂ©but" est maintenant pris en compte. Mieux vaut tard que jamais ! Mais il est Ă©galement important que ce processus englobe la sociĂ©tĂ© civile et les communautĂ©s, ce qui a Ă©tĂ© reconnu lors de la 77e AssemblĂ©e mondiale de la santĂ© (AMS) : « Les Ătats membres ont adoptĂ© une rĂ©solution sur la participation sociale Ă la planification et Ă la mise en Ćuvre de la santĂ© au niveau national, qui ouvre la voie aux personnes, aux communautĂ©s et Ă la sociĂ©tĂ© civile pour qu'elles influencent davantage les dĂ©cisions qui ont une incidence sur leur santĂ© et leur bien-ĂȘtre ». Passons maintenant Ă la mise en Ćuvre ! Moins de paroles, plus d'actions, s'il vous plaĂźt, comme l'ont soulignĂ© les reprĂ©sentants des gouvernements africains dans le domaine de la santĂ© et des finances qui ont discutĂ© de l'avenir de la viabilitĂ© financiĂšre des systĂšmes de santĂ© africains en marge de la 77e AssemblĂ©e mondiale de la santĂ© !
Vue d'ensemble
Le plan d'action mondial pour lâODD3 est un ensemble d'engagements (Figure 1) pris par 13 agences internationales (Figure 2) qui ont une prĂ©sence significative dans les domaines de la santĂ©, du dĂ©veloppement et de l'action humanitaire Ă travers le monde. Elles se sont rĂ©unies avec l'OMS pour aider les pays Ă progresser sur les cibles liĂ©es Ă la santĂ© dans le cadre des objectifs de dĂ©veloppement durable (ODD) grĂące Ă une collaboration plus Ă©troite.
Figure 1 : Engagements du plan d'action mondial pour lâODD3

Figure 2 : les Agences du plan d'action mondial pour lâODD3
Gavi, l'Alliance du vaccin ; Mécanisme de financement mondial pour les femmes, les enfants et les adolescents (GFF) ; Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial) ; Organisation internationale du travail (OIT) ; Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) ; Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ; Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) ; Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) ; Unitaid ; Entité des Nations unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes (ONU Femmes) ; Groupe de la Banque mondiale ; Programme alimentaire mondial (PAM) ; et Organisation mondiale de la santé (OMS). |
Les bureaux rĂ©gionaux de l'OMS couvrent 69 pays (figure 3) qui utilisent l'approche du plan d'action mondial pour lâODD3, Ă savoir l'Afrique (AFRO), les AmĂ©riques (AMRO), l'Asie du Sud-Est (SEARO), l'Europe (EURO), la MĂ©diterranĂ©e orientale (EMRO) et le Pacifique occidental (WPRO). Europe (EURO), MĂ©diterranĂ©e orientale (EMRO) et Pacifique occidental (WPRO).
Figure 3 : Utilisation du plan d'action mondial pour lâODD3 dans les pays regroupĂ©s selon les bureaux rĂ©gionaux de l'OMS

Le plan d'action mondial pour lâODD3 couvre des domaines thĂ©matiques pour lesquels les agences apportent un soutien conjoint aux pays. Ces domaines thĂ©matiques, dans lesquels l'Ă©galitĂ© des sexes est une question transversale, sont essentiels pour atteindre les ODD liĂ©s Ă la santĂ© (figure 4).
Figure 4

Dans les sections suivantes, nous nous attarderons sur certains points importants du rapport.
Accélérer les soins de santé primaires
Contribuer davantage aux soins de santé primaires (SSP) en renforçant efficacement les systÚmes de santé, avec une prestation intégrée de services alignés sur un plan national - l'Agenda de Lusaka.
L'approche de l'accĂ©lĂ©rateur de soins de santĂ© primaires comporte trois volets : la reconnaissance des soins primaires et des fonctions publiques essentielles comme Ă©tant au cĆur des services de santĂ© intĂ©grĂ©s ; des politiques et des actions multisectorielles ; et la reconnaissance du pouvoir des personnes et des communautĂ©s. L'approche de l'accĂ©lĂ©rateur de soins de santĂ© primaires a pour but de soutenir les pays qui doivent dĂ©velopper et fournir un ensemble complet de services de santĂ© essentiels par le biais de cette approche, l'objectif final Ă©tant d'offrir des soins de santĂ© universels Ă tous. Il convient de noter qu'avant l'approche de l'accĂ©lĂ©rateur de soins de santĂ© primaires, il n'existait aucune autre plateforme de coordination inter-agences pour les soins de santĂ© primaires. Si l'initiative a bien fonctionnĂ© dans les 20 pays qui l'utilisent, c'est avant tout parce qu'elle a bĂ©nĂ©ficiĂ© d'une « bonne traction », selon le rapport des agences et des partenaires de dĂ©veloppement, les partenaires se rĂ©unissant tous les mois au cours des quatre premiĂšres annĂ©es de l'initiative.
La plateforme ne sert pas seulement à la coordination inter-agences, elle fait aussi beaucoup plus : elle fournit des mécanismes pour l'apprentissage par l'expérience entre les pays, par exemple, les leçons tirées des réseaux de soins primaires au Kenya au niveau sous-national ont été partagées avec le ministÚre de la santé du Malawi. Il s'attaque également aux défis et identifie les possibilités d'avoir un impact durable sur les pays. Cela s'est fait par le biais de dialogues nationaux (figure 5) sur des domaines thématiques spécifiques adaptés aux besoins particuliers de chaque pays, ainsi que de discussions thématiques distinctes sur le renforcement des systÚmes de santé (financement et mécanismes de suivi et d'évaluation ; intégration des efforts de réponse au COVID-19 aux initiatives existantes en matiÚre de soins de santé primaires ; et eau, assainissement et hygiÚne (WASH) dans les établissements de santé).
Figure 5
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Le plan d'action mondial pour lâODD3 comprend dĂ©sormais Ă©galement des Ă©lĂ©ments de l'initiative « Chaque femme, chaque enfant » (EWEC) dans les soins de santĂ© primaires, ce qui permettra une intĂ©gration plus cohĂ©rente de la santĂ© et des droits sexuels et gĂ©nĂ©siques et de la santĂ© des femmes, des nouveau-nĂ©s et des adolescents dans les soins de santĂ© primaires. Cette extension est la bienvenue Ă©tant donnĂ© les critiques selon lesquelles la santĂ© et les droits sexuels et gĂ©nĂ©siques sont souvent nĂ©gligĂ©s au profit de la santĂ© des femmes, des nouveau-nĂ©s et des adolescents.
Le succÚs de l'accélérateur de soins de santé primaires souligne à quel point il est important non seulement d'avoir un engagement commun pour atteindre les objectifs, mais aussi de façonner un consensus sur la maniÚre de procéder en s'engageant constamment avec les pays pour leur permettre de déterminer leurs priorités dans un cadre global.
Opérationnaliser l'engagement
Les meilleures pratiques en matiĂšre de collaborations spĂ©cifiques Ă un pays comprennent des principes clairs pour l'alignement des partenaires, l'utilisation d'un accord formel ou d'un cadre opĂ©rationnel entre le gouvernement et les partenaires de dĂ©veloppement pour l'aide au dĂ©veloppement, l'existence d'un plan stratĂ©gique pour le secteur de la santĂ© autour duquel les partenaires peuvent aligner leur soutien aux pays, la garantie de l'alignement sur les paquets de soins essentiels qui font partie des plans nationaux ; utiliser les mĂ©canismes nationaux de coordination de la santĂ© existants ; effectuer une planification et une programmation conjointes (Belize, Ăthiopie, Malawi, Maldives) ; utiliser un financement commun des donateurs ou un financement pour soutenir un plan national convenu (CĂŽte d'Ivoire, Ăthiopie, Honduras) ; et Ă©tablir des relations de respect mutuel entre les partenaires de dĂ©veloppement et entre les partenaires de dĂ©veloppement et les gouvernements nationaux.
Parmi les collaborations réussies, citons le renforcement des cadres institutionnels par la mise en place d'un mécanisme de coordination du secteur de la santé (CÎte d'Ivoire) ; le rÎle du ministÚre de la santé pour assurer un certain niveau de coordination du soutien reçu (Jamaïque) ; la mise en place d'une équipe nationale chargée de l'ODD 3 (Jordanie) ; l'utilisation d'un mécanisme de coordination entre le ministÚre de la santé et les partenaires, avec des réunions réguliÚres et des groupes de travail techniques thématiques (Mozambique) - la coordination par le biais de groupes de travail techniques pour aligner le soutien des partenaires (Sierra Leone). L'exemple de Madagascar (voir ci-dessous) montre comment la relance du mécanisme de coordination des systÚmes de santé nationaux, avec un soutien financier et des mandats clairs pour les comités, peut accélérer les progrÚs vers la réalisation des objectifs des ODD.
Définition des priorités nationales : En mars 2023, le ministÚre de la santé et les partenaires techniques et financiers ont tenu une réunion de coordination pour discuter de la définition et de l'alignement des priorités en matiÚre de santé. Ces priorités comprenaient l'accélération de la lutte contre les maladies tropicales négligées, la lutte contre le VIH en mettant l'accent sur les consommateurs de drogues injectables, ainsi que la réduction de la mortalité maternelle grùce à l'amélioration des soins d'urgence. Les comités facilitent la planification stratégique collaborative et promeuvent une meilleure coopération entre les parties prenantes au sein du secteur national de la santé. |
Les grandes espérances ?
Le rapport d'Ă©tape 2024 sur le Plan d'action mondial pour des vies saines et le bien-ĂȘtre pour tous souligne que la collaboration au sein de l'Ă©cosystĂšme de la santĂ© exige que les organes directeurs des agences ainsi que d'autres mĂ©canismes de responsabilisation s'engagent Ă investir dans les ressources humaines et financiĂšres, mais les « contraintes en matiĂšre de ressources » et les mandats fondamentaux des entitĂ©s respectives font qu'il s'agit d'un pont trop Ă©loignĂ©. Cela rend Ă©galement plus difficile la nĂ©cessitĂ© d'aller au-delĂ des attentes minimales et de forger des collaborations plus profondes. Comme le soulignent les rĂ©flexions de certains co-responsables mentionnĂ©s dans le rapport, ce sont les chantiers dĂ©jĂ financĂ©s et opĂ©rationnels qui ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d'une valeur ajoutĂ©e en faisant partie du plan d'action mondial pour lâODD3. L'accĂ©lĂ©rateur du financement durable de la santĂ© en est un exemple : Gavi, le MĂ©canisme de financement mondial et le Fonds mondial, qui avaient collaborĂ© Ă une initiative 4G, la codirigent avec l'aide de l'OMS. Toutefois, d'autres problĂšmes se posent pour que les collaborations fonctionnent rĂ©ellement sur le plan opĂ©rationnel. Par exemple, l'accĂ©lĂ©rateur pour la recherche et le dĂ©veloppement, l'innovation et l'accĂšs n'a pas eu une seule rĂ©union en 2023. Il est donc difficile de savoir si les agences, qui ont dĂ©jĂ des collaborations bilatĂ©rales et autres, feront du plan d'action mondial pour lâODD3 ce que le rapport appelle leur « premier port d'appel » pour une telle collaboration.
Il n'est donc pas surprenant que l'Agenda de Lusaka soit Ă nouveau considĂ©rĂ© comme le radeau de sauvetage qui permettra d'adoucir les eaux agitĂ©es et de faire progresser les nouvelles approches en matiĂšre de collaboration, d'alignement et de responsabilitĂ©. Et l'on espĂšre que les conseils d'administration contribueront Ă le faire naviguer. Mais le fait que, de maniĂšre rĂ©pĂ©tĂ©e, ce sont les agences mondiales qui dĂ©bloquent des fonds catalytiques pour garantir la consultation des communautĂ©s souligne que, malgrĂ© l'Agenda de Lusaka et l'engagement du Plan d'action mondial pour lâODD3 en faveur d'une approche « ascendante », celle-ci est en rĂ©alitĂ© limitĂ©e au seul niveau gouvernemental. Le processus ascendant de prise de dĂ©cision en tant que prioritĂ© ou d'investissement pour le rendre plus inclusif Ă tous Ă©gards n'est pas ce qui engage le plus les gouvernements. Il est souvent considĂ©rĂ© comme une activitĂ© programmatique juste avant une consultation nationale, si tant est qu'il y en ait une, plutĂŽt que comme un dialogue continu. Outre les initiatives communautaires, le financement catalytique soutient Ă©galement d'autres aspects essentiels Ă la mise en Ćuvre, tels que l'Ă©galitĂ© entre les hommes et les femmes. Par exemple, le rapport prĂ©sente une Ă©tude de cas sur la formation Ă la violence fondĂ©e sur le genre (voir ci-dessous) et le financement de comitĂ©s intersectoriels, entre autres initiatives, au Costa Rica.
Mais à long terme, pour que ces interventions soient durables, il incombe également à la gouvernance du pays, au niveau local, provincial et national, de consacrer des ressources nationales à ces interventions plutÎt que de dépendre des donateurs.

Réinventer la roue ?
Il existe un modĂšle de collaboration qui ne reçoit pas l'attention qu'il mĂ©rite. La MĂ©diterranĂ©e orientale est la seule rĂ©gion dont la collaboration internationale multi-agences et multi-sectorielle peut servir d'exemple Ă d'autres. Il s'agit de l'Alliance rĂ©gionale pour la santĂ©, qui comprend les bureaux de pas moins de 17 agences des Nations unies (figure 6), dont son hĂŽte, le bureau rĂ©gional de l'OMS pour la rĂ©gion de la MĂ©diterranĂ©e orientale (EMRO). L'alliance formĂ©e en 2020 comprend les sept mĂȘmes groupes d'accĂ©lĂ©ration qui font partie du Plan d'action mondial pour lâODD3, avec un groupe consultatif sur le genre, auquel ont Ă©tĂ© ajoutĂ©es d'autres organisations travaillant dans la rĂ©gion dans le domaine de la santĂ© pour atteindre les cibles des ODD. Ces agences/organisations comprennent celles qui sont impliquĂ©es dans les interventions d'urgence, les migrations et les rĂ©fugiĂ©s, Ă©tant donnĂ© que prĂšs de la moitiĂ© des habitants de la rĂ©gion doivent vivre avec des menaces environnementales et des catastrophes naturelles et dans des pays en proie Ă des conflits de longue durĂ©e.
Figure 6
L'Alliance régionale pour la santé est hébergée par l'OMS pour la Méditerranée orientale et comprend les bureaux régionaux de l'OMS : Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Organisation internationale pour les migrations (OIM), Union internationale des télécommunications (UIT), Banque mondiale, Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Fonds des Nations unies pour les activités en matiÚre de population (FNUAP), Programme des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Fonds international d'urgence pour les enfants (UNICEF), Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (UNOCHA), Bureau des Nations unies pour les services d'appui aux projets (UNOP), Entité des Nations unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes (ONU Femmes), Programme alimentaire mondial (PAM). |
Les pays de la région de la Méditerranée orientale s'étendent sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, et comprennent des pays largement considérés comme englués dans la pauvreté et/ou les pratiques régressives, et/ou pratiquant une religion à peine tolérée dans le reste du monde. C'est pourtant dans cette zone que l'Alliance régionale pour la santé est opérationnelle, la seule de ce type parmi les régions couvertes par les bureaux régionaux de l'OMS. Si l'on considÚre que la migration est une constante, que les catastrophes provoquées par le changement climatique et le nombre de réfugiés auxquels la région est confrontée sont également des préoccupations mondiales, et que l'égalité entre les hommes et les femmes est une préoccupation urgente, il serait instructif d'étudier ce modÚle d'alliance fonctionnelle, multisectorielle et multi-agences qui s'attaque aux polycrises auxquelles le monde est confronté aujourd'hui.
Montrer que c'est possible ! - le savoir indigÚne comme outil de données
Si le manque de reconnaissance des systĂšmes de savoirs autochtones a suscitĂ© des remous dans divers forums tels que la rĂ©union rĂ©gionale du Sommet mondial de la santĂ© pour l'Asie-Pacifique - les peuples autochtones Ă l'honneur - et l'Ă©vĂ©nement parallĂšle de l'AssemblĂ©e mondiale de la santĂ© (77th ) sur l'autonomisation des communautĂ©s, le processus du plan d'action mondial pour lâODD3 en Colombie a fait bouger les choses. En Colombie, le financement catalytique du bureau de pays de l'OMS a Ă©tĂ© orientĂ© vers la promotion du dialogue communautaire sur la maniĂšre d'inclure les coutumes ancestrales des autochtones en matiĂšre d'accouchement dans les cadres rĂ©glementaires et le systĂšme de santĂ© national. La collaboration a Ă©galement permis d'amĂ©liorer le suivi, l'Ă©valuation et la production de donnĂ©es pour suivre les progrĂšs des ODD par le biais d'un systĂšme d'information sanitaire, ce qui signifie que les coutumes sont reconnues comme des outils de collecte de donnĂ©es, gĂ©nĂ©rant des preuves, un rĂ©cit si cher au discours sur la santĂ© mondiale. Cependant, une fois de plus, cette initiative a Ă©tĂ© lancĂ©e grĂące Ă un financement catalytique.
Conclusion
La dĂ©pendance Ă l'Ă©gard du financement catalytique pour de nombreuses innovations et services essentiels soulĂšve la question de savoir si, d'une maniĂšre ou d'une autre, l'ensemble de l'optique de ce que l'on appelle souvent « l'enveloppe de financement » ne doit pas ĂȘtre retournĂ©e. Cette question a Ă©galement Ă©tĂ© soulevĂ©e lors de l'examen de la stratĂ©gie du Fonds mondial. Il est Ă©galement amusant de constater que "l'avantage significatif de la co-conception (ou de la co-prĂ©paration) des projets avec les gouvernements partenaires dĂšs le dĂ©but" est maintenant pris en compte. Mieux vaut tard que jamais ! Mais il est Ă©galement important que ce processus englobe la sociĂ©tĂ© civile et les communautĂ©s, ce qui a Ă©tĂ© reconnu lors de la 77e AssemblĂ©e mondiale de la santĂ© (AMS) : « Les Ătats membres ont adoptĂ© une rĂ©solution sur la participation sociale Ă la planification et Ă la mise en Ćuvre de la santĂ© au niveau national, qui ouvre la voie aux personnes, aux communautĂ©s et Ă la sociĂ©tĂ© civile pour qu'elles influencent davantage les dĂ©cisions qui ont une incidence sur leur santĂ© et leur bien-ĂȘtre ». Passons maintenant Ă la mise en Ćuvre ! Moins de paroles, plus d'actions, s'il vous plaĂźt, comme l'ont soulignĂ© les reprĂ©sentants des gouvernements africains dans le domaine de la santĂ© et des finances qui ont discutĂ© de l'avenir de la viabilitĂ© financiĂšre des systĂšmes de santĂ© africains en marge de la 77e AssemblĂ©e mondiale de la santĂ© !